“Mon jardin d'enfance est perché dans les Pyrénées, juste là où elles rejoignent la mer Méditerrannée. C'est un terrain tordu et sinueux, plein de recoins d'arbres et de murettes, les mauvaises herbes côtoient harmonieusement une flore plus noble, les sols pratiquables sont en dallages de pierres instables et cabossés, les murettes en pierre crééent des labyrinthes réduits. Au sol jonchent des petits cailloux centenaires, mais aussi des épines de pins, des fleurs séchées de laurier rose, des feuilles séchées de figuiers et d'eucalyptus, qui périssent et tombent au bout d'une courte saison. Ce sont ces fragments que je réceptionne dans mon filet sensible pour invoquer la mémoire de l'enfance, extraire les vestiges de mes premiers émois.”
Dans un vieux mas encerclé de lotissements modernes, le jardin imite la nature, l'échantillonne et la retranscrit dans un écrin; Est-il possible -en revisitant ce terrain de jeu primordial – de se fier aux sensations de nature si vives?
Entre fragments du jardin et images d'une mémoire diluée, Clara Claus élabore un laboratoire sensible qui questionne le statut de la nature dans un jardin, ainsi que son role dans l'éveil au monde entre éphémère et immortel.